Kazakhstan

Taraz, Kazakhstan – 08 AoutAu pied du but
Voila 5 jours que je subissais, avec mes amis québécois, la chaleur monstrueuse des steppes de Turkestan et me voila ce soir au pied des 1eres montagnes kirghizes, après une première approche vers les sommets ce week-end.
En quittant les steppes, où j’aurais passé une bonne semaine quand même, et en arrivant a Symkent mardi dernier, je pensais voir les montagnes d’Asie centrale. Mais la brume de chaleur bouchait la vue. Il faudra attendre l’après Symkent pour voir les 1er mouvements de terrains, les premières petites buttes et un premier col à 785 m.
En haut du col les buttes deviennent des montagnes, petites mais très jolies car très arides. Apres plus d’un mois de plat et de ligne droite ça fait du bien ! C est un moment assez impressionnant de se dire que ces petites montagnes sont en fait les premières de la chaîne immense du Tian Shan, et même plus généralement les premières d une formidable zone montagneuse allant des steppes kazakhes à l’ouest tibétain ! C’est tellement énorme que ce n’est pas facile à imaginer.
Devant cette vue de plus en plus sympa, les jambes tournent toutes seules et j’ai la tête en l’air en permanence. Alors, que dire quand je verrai les premières neiges puis les premiers glaciers d’Asie centrale. Cette fois ça y est les steppes sont finies.
Avec mes amis nous nous laissons tenter par une petite excursion dans la réserve naturelle d’Aksu Zhabagly, toujours au Kazakhstan. Comme pour vous, ce nom ne me disait rien. Cree en 1926 c’est la plus vieille réserve d’Asie centrale, et représente 850 km2, et un sommet à 4200m. La réserve ne compte pas moins de 1500 spécimens de végétaux et 51 sortes d’animaux, dont des lynx, des léopards des neiges, des loups, des aigles et des ours rouges !
Bref, le tout est alléchant alors, allons y !Mais ici ce n est pas le Parc de la Vanoise et pour entrer, il faut payer un droit d’entrée (7 euros par jours) et être accompagné par un guide (9 euros par jour). Pour cela on doit se rendre au bureau de la réserve pour faire les papiers... Une dame nous demandera ce que l’on veut faire là-haut, on lui dira que c’est juste pour voir. Bizarre comme question. Drôle de sensation aussi de devoir passer une bonne demi-heure dans ces bureaux aux allures de caisse d’allocation déserte, pour avoir le droit d’aller en montagne. Enfin chacun ses façons de faire, et le lendemain on prend donc la direction d’un refuge à 1800 m, pour une marche de 4heures sur un chemin au dessus d’une gorge, tout ça derrière le guide qui est lui à cheval (on regrettera de n avoir pas pris de cheval).
C est pas trop dur, il fait bon, ça nous change du vélo, et ça a un petit air de vacances même, et on observera, attentifs, les traces de pattes d’ours sur le chemin ainsi que ses besoins tout frais. C est impressionnant, même si on n’aura pas la chance d’en apercevoir un en vrai.
Bref tout est sympa mais il y a un truc qui cloche : ça ressemble trop à chez nous par moment et je me mets à reconnaître telle ou telle montagne ou telle ou telle pente. J’imaginais cet endroit autrement, mais ça sera pour plus tard.Arrive au refuge, les sommets à 3000 et 4000m nous tendent les bras. Yannick y va, mais moi je suis subitement un peu fatigué et je préfère une petite sieste. Ses photos me le feront regretter et je me dis que le lendemain matin je partirai très tôt vers un glacier a 4000m. Mais finalement nouveau coup de flemme. Je me dis que c est faire peser un risque sur mes genoux (qui n aiment pas le changement vélo/marche), et que ça fait encore beaucoup d’efforts et que j aurai le temps plus tard de voir les sommets. Donc j’opte pour une petite grasse matinée dans le calme des montages, ce qui m’a fait beaucoup de bien.
Ces deux jours seront donc une petite marche d’approche tranquille vers les sommets, dans cette charmante réserve qui porte bien son nom, tellement on se sent ici isolé dans un environnement protégé, voire fermé par endroit.
Si vous passez dans le coin, prenez 3 jours pour faire le tour de la réserve à cheval ça faut le coup et ne ratez pas les abricotiers le long du chemin !Aujourd’hui retour au pédalage pour une petite étape sur une sorte de vaste plateau à 1000m, menant à Taraz. Petite étape mais étape magnifique car menant aux premières montagnes kirghizes .
Bien que nous sommes encore au Kazakhstan pour une semaine, ce soir c est camping face aux sommets kirghizes et là, plus rien ne ressemble a chez nous !! Juste en face se dressent, comme des remparts, des montagnes de plus de 4000m, avec ici ou là des glaciers et des pics en glaciers atteignant les 4400m. Ce qui est impressionnant, c est de voir que toutes ces montagnes voient leurs dernières pentes venir mourir jusqu à la plaine. Ca donne l’impression de pouvoir atteindre les sommets facilement, mais pourtant c est 3000 m au-dessus.
Bref cette fois les steppes sont finies et les Kirghizistan m’attend !Pour moi je devrai encore les contourner pendant une semaine jusqu’à Biskek, avant de m’attaquer à une traversée par le milieu du pays, de cols en cols à plus de 3000m, jusqu’à la frontière chinoise au Col de Torugart à 3752m. J espère pourvoir arriver a mon but malgré l’absence de visa chinois.
Ca ne sera pas simple mais je ferai tout ce que je peux faire.
Apres cela je rejoindrai mes amis de Aventures et Montagnes pour une petite rando à cheval a travers les montagnes. Comme une petite récompense après 3 mois de vélo…Si jamais vous ne connaissez pas la Kirghizie allez faire un tour sur leur site, ca vous donnera sûrement envie d’y faire un tour bientôt !
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" Ambiances Kazakhs".
Le Kazakstan, pays de 2 717 300 km2 (5 fois la France), pour 16 millions d habitants, situe en plein milieu de l Eurasie, frontalier dans sa partie nord avec la russie, dans sa partie est avec la chine, et au sud avec l ouzbekistan et le kirghizistan.
Malgre cela que connait on en France de ce pays ? Un passione d espace vous dira Baikonour, un ecologiste dira la mer d Aral, un cycliste Vinokourov, et bcp ne diront rien.
Avec ce petit topo j aimerai vous donner un rapide apercu \, par raport a ce que jai pu lire dans mes livres et par rapport a ce qu j ai vu.
Sans pretendre a l exhaustivite d un Bruno Berthier, commencons par un peu d histoire, ca ne fera de mal a personne, je pense.
Territoire immense, aux frontieres mouvantes \, l histoire du Kazakhstan est marquee par une succession d Empires. 500 ans avant JC les Sacces occupent le territoire de l Ukraine a l Altai, puis le Huns et des peuples Turcophones vinrent des territoires actuels de la
Mongolie et de la chine du nord. Au 8 eme siecle le sud du pays entre dans la sphere d influence des Samanides etablis a Boukara et la route de la soie. Puis en 1200 l armee du Mongol Gengis Khan integre le Kazakhstan et l asie centrale a l empire mongol. Puis cet empire est divise entre les descendants de Gengis Khan, divisant le pays en 2, le sud deviendra l Ouzbekistan et le nord rete la terre des nomades. Au 15 et 16 eme siecle les kazakhs fonderent le dernier empire nomade, allant jusqu a s emparer de la Siberie. Mais l empire ne resistera pas aux nombreuses pressions, et peu a peu les russes vont annexer le pays, qui deviendra en 1936 une republique sovietique a part entiere. C est la prise de pouvoir des communistes et la periode de la sedentarisation forcee, et de la collectivisation a la marxiste. Ceci engendrera la famine et la mort de plus de 2 millions de personnes entre 1926 et 1933...
En 1991 l URSS s effondre mais le kazakhsatn est la derniere republique sovietique a proclamer son independance. Les 1ere elections multipartites de 94 confirmeront Nazarbaev (ancien apparatchik converti par interet aux valeures republicaines) comme president, apres qu il ait ete elu en 91 comme seul candidat... Le tout dans la fraude electorale generalisee.
En 1995 il use de l arme referendaire pour se faire prolonger le mandat de 5 ans a 7 ans, pour supprimer la limitation des 2 mandats maximun, et pour abroger la limite d age a 65 ans.
En 1999 il avance les elections d un mois pour empecher ses rivaux de passer les formalites administratives imposees. Il gagne de nouveau avec 80 % face a 3 candidats fictifs.
En 2002 une loi sur les partis politiques durcit les conditions d enregistrement et permet au pouvoir de liauider sur le plan juridique ses principaux opposants, et d emprisonner leurs leaders.
En 2004 les elections legislatives confirment l ecrasante domination des 2 partis presidentiels, celui de Nazerbaev et celui ... de sa fille (appelee a lui succeder)
Dans un tel contexte les elections sont largement denuees du sens democratique pretendu, et sont d ailleurs comme pour les 5 republiques d Asie centrale, contestees par les observateurs etrangers ( le Turkmenistan ayant la palme de la dictature dans le coin).
Le resserement des pouvoirs dans les mains du president (comme en France je serai tente de dire, mais a une autre echelle), s accompagne d un culte de la personnalite se manifestant par une occupation marquée de l espace public.
Ainsi depuis mon arrivee dans le pays j ai etais surpris de voir partout d immenses slogans sur les murs des immeubles, vantant le 21 eme siecle comme l age d or de la republique, de voir de tres nombreux portraits du pdst entoure d enfants souriants, ou du meme pdt travaillant pour l avenir moderne et prolifique du pays. C est bizarre mais c est comme ca.
Ainsi le president Nazerbaev a fixe avec son plan Kazakhstan 2030, des objectifs lointains, facon de se dedouaner d avance au cas ou les reves reformateurs ne se transformeraient pas en realite.
A l heure actuelle il faut constater que le pays connait une forte croissance (13 % en 2002) poussant meme le FMI a fermer son bureau, s estimant inutile.
Mais cette croissance est quasiment uniquement le fruit de l exploitation petroliere.
Ainsi j ai pu constater la difference incroyable de niveau de vie entre les campagnes ou tout semble s etre arrete a la fin de l ere sovietique et les grandes villes comme Atyrau ou le petrole a fait monter les prix on niveau de ceux d une capitale europenne.
Entre les steppes et les villes, le Kazakhstan offre 2 visages différents, de façon tellement flagrante qu on en vient a se demander si c est le meme pays et si les jeunes branches de Symkent par exemple, ont la moindre idee de la vie dans les steppes, alors meme que ces dernieres doivent occuper les 90% du pays.
A cette difference de niveau de vie, un autre facteur vient troubler l idee (bien francaise peut etre) d unite nationale. En effet en France, d une bout a l autre du pays , on a tous a peu pres la meme tete, la meme culture, les memes coutumes et la meme religion. Au kazakhstan je suis marque par l extraordinaire metissage des peuples, fruit sans nul doute des conquetes passees et des brassages engendres par le commerce des routes de la soie.
A mon arrivee je suis tombe sur une partie uniquement peuplee de Kazakhs pure souche, puis a Atyrau il y avait autant de russes que de kazakhs ou de mongo chinois. Apres la parenthese ferroviaire je suis entre petit a petit dans une ambiance arabisante dirons nous, avec la ville de Turkistan. Marquee par la presence du magnifique Mausole Yasaui (1er grand sage du monde Turc), cette ville est plus que toutes autres influencee par l Islam. Ici il n'y a que de s Kazakhs et il y a une ambiance qui rappelle encore une fois le Maroc, comme d'ailleurs dans la partie albanaise de Mitrovica au Kosovo en juin. On sent ici qu on est maintenant tres proche de la civilisation arabe, un peu plus au Sud.
Quitte Turkistan direction Symkent et sur la route nous ne cesserons de rencontrer des gens qui, bien qu' habitant au Kazkhstan, se presentent tout de suite comme Ouzbeks (ou meme afghans une fois).
c'est sur que, dans cette region du monde, marquee par le brassage des peuples et des frontieres, l idee d identite nationale parait bien en retrait par rapport au sentiment d appartenance communautaire ou ethnique. Et cela, c est une vraie decouverte pour moi.
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Symkent.31 juillet.
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Me voila donc deja si loin et tant de choses se sont passees depuis mon depart d Atyrau en train. Et avec ce train je suis parti pour une des semaines les plus folles de mon aventure.Remontons donc a Atyrau et a ce train si etrange.
Comme explique plus tot, je devais prendre ce train jusqu a Aral, soit un peu moins de 1000 km. Je continue a penser que c etait necessaire, mais tout ne s est pas passe comme prevu...Sur le papier l idee de prendre un train au lieu de faire 10 jours de velo dans les steppes, parait qql chose de simple, mais c est sans connaitre les trains Kazaks !
- 1ere chose : il faut savoir quel jour part le train : et la, il me faudra pas moins de 2 jours pour le savoir, apres avoir questionne plusieurs personnes, a differents coins de la ville ( !! ), pour enfin arriver sur la vraie date. Ca sera le mardi 25 juillet a 7h.
- 2eme chose il faut un billet : la, c est plus dur. On me dit au debut que la vente de billlets c est pour plus tard, et le `plus tard` venu il n y a plus de billets... La, l aide du Pere Kaleta de l Eglise Catholique d' Atyrau sera determinante. Car plus de billets ne veut ici pas dire plus de places. Bref il faudra s arranger avec le chef de train, si vous voyez ce que je veux dire...A 20 min du depart les discussions commencent sur le prix. Le chef de train commence fort a 15000 tenge (soit 100 euros), le pretre propose 8000, ce qui est accepte. Mais a la vue de l ampleur de mon paquetage, le prix remontera a 10000 tenges, soit 5 fois le prix normal quand meme... L echange de la liasse de billets se fera a l abri des regards sur le quai, mais ici tout le monde a compris et rigole bien. D autant plus, qu apparemment je suis une nouvelle fois passe a la tele la veillle ! Certainement que ma pote journaliste d Elista en Russie a passe son reportage a la chaine locale ! Bref tout le monde me connait !
- 3 eme etape il faut mettre le velo dans le train : ici pas de compartiment special velo, je dois donc demonter mon engin et le mettre dans 3 endroits differents, dans un wagon qui ne sera meme pas le mien, au dessus d un groupe de grands meres dormant sur leurs couchettes...
- 4 eme etape il faut trouver sa place : et qd on a pas de billet et que tout le monde est deja en train de dormir sur les couchettes c est pas evident. Heureusement le chef de train m invitera dans son compartiment ! J ai paye le prix fort mais j aurais droit a la classe affaires ! Avec bcp de gentillesse on me posera des questions, on me nourrira ( 6 repas en 26 h !!!), on me mettra a disposition un lecteur de DVD... Pas mal le train ! Mais revers de la medaille, ce compartiment accueille aussi les multiples forces de police gardant le train, et il y en a beaucoup ! Ils seront tous gentils, mais ils changent toutes les 2 heures et donc je devrais repeter au moins 10 fois les memes choses, ce qui est particulierement usant. Des que possible j essaie de m evader pour aller visiter les autres wagons, et le terme n est pas usurpe car c est une vraie decouverte a chaque pas ! Ce n est pas un train mais un dortoir geant, voir meme un ville ambulante ! Ici aucun siege, que des couchettes pour ce train reliant Simferopol en Ukraine (ou je suis passe en juin) a Almaty, en 4 jours ! Le train etant bon marche par rapport a l avion et vu l'etat plutot calamiteux des routes, les gens prennent en masse ce train. Alors tout le monde dort, mange, joue, plaisante ; les gens se baladent de partout avec des theieres pour aller chercher de l eau chaude au reservoir du wagon (seul vrai service dans les train). On voit toutes les classes d'ages, de 1 a 90 ans, dans une ambiance tout a fait incroyable, digne des trains mythiques du monde. A chaque pause tout le monde va acheter du ravito, et hop ils s installent sur leurs couchettes en familles ou entre amis autour de bons morceaux de viande et de legumes ramenes dans des sachets plastique... Ca vaut vraiment le coup d'oeil, c'est tellement different de ce que l on peut voir en Europe. Par contre quelle chaleur et quelle odeur !
Retour pour moi dans le compartiment police ou je dois maintenant faire face aux invitations de cul - sec de vodka de la part des policiers. Ils sortent discretement leur bouteille de leur sac et hop un petit coup. Tout ca est bon enfant, alors allons y gaiement !Mais au fil des heures les policiers qui arrivent sont de plus en plus limite, et sur le coup des 23 h voila qu arrivent les 2 champions de la journee ! Habilles comme Texas Ranger, ,ils s appellent eux memes Sherif, et apparement ils sont deja fin cuits au moment de monter a bord ! Mais ils ont encore une bouteille et je devrais faire le service encore une fois. Je n ai pas trop envie mais je joue le jeu ( on dit pas non a un policier bourre ...). On connait la musique, chacun son tour jusqu a la derniere goutte, et puis on rigole bien (jaune pour moi), on se prend en photo...Sauf que des flics en service ca ne doit en principe pas boire ! ici comme ailleurs ! et surtout pas devant un etranger (surtout ici).
A minuit arrive donc le chef de train qui vient mettre de l ordre ! Apres une serie dinsultes et une droite du chef de train dans la tete du sherrif, une melée se forme, comme dans un match de hockey mais la avec que des flics.
Hallucinant.Ceci me permet de dire que l alcool chez les policiers Kazaks est une realitee et non un fantasme, realite que le pouvoir politique semble vouloir cacher a l etranger.
- Derniere chose dans un voyage en train, il faut en sortir : et la encore ce n est pas si simple. J e devais sortir a Aral pour voir le desastre de la Mer d Aral, ce qui me tenait a coeur. Mais probleme, l arret est a 3 h du matin, et le chef de train ne veut pas me laisser sortir a cette heure la ! apres negociation, j obtiens une sortie a 5 h, qql km plus loin. Mais probleme, d autres policiers m interdiront toute sortie avant 11h30, soit 500 km plus loin !! La, c est la catastrophe ! Mon beau parcours sera ampute de plus de 1600 km en plein milieu ! Comment expliquer cela en France, et meme d un point de vue perso, c est un drame.
Je n arrive pas depuis a regarder en face la carte de mon trajet tellement je suis decu de ce vide. Mais bon je n' y pouvais rien, je crois.J apprendrai plus tard que dans cette zone que nous traversions et ou se trouvait la station de lancement de Baikonour, un crash venait précisément et comme par hasard de se produire... C'est la raison pour laquelle je n ai pas eu le droit de m approcher du lieu protege (meme a 200 km ) !!!!
Je me retrouve donc comme teleporte a Kysilorda, dans le sud du pays, et la je ne sais pas ou je suis, la ville est moche , alors je pars tout de suite en velo, mais plus loin c est moche aussi avec 100 km de desert /steppes tres triste. Qu est ce que je fous la bon dieu ?
En effet si ma presence dans ces lieux a un sens ce n est que dans la continuite de l effort, chaque km fait legitimant le suivant et expliquant le precedent. je me retrouve a faire du velo sur 80 km, la ou personne n en fait, apres avoir pris 26 h durant le train sur plus de 1600 km, ca n a pas de sens....
Il me faut donc trouver un sens a tout cela et je me dis que voir les montagnes d ici qql jours peut etre une bonne motivation.
Mais le petit Jesus va m envoyer un vrai cadeau qui changera tout. Le jeudi matin je m arrete manger un petit beignet dans un cafe au bord de la route, comme d habitude. Puis arrivent deux cyclistes qui me disent ` Hello !!! ` C est Marie Jose et Yannick from Quebec !! et donc ils parlent francais ! Miracle, apres 4000 km, 60 jours et 200 heures de velo, seul, je rencontre mes premiers cyclistes voyageurs ! et ils vont dans le meme sens que moi !
Eux sont partis pour 3 ans depuis Paris et se dirigent vers la Chine puis la Thailande, l Australie, le Chili, la Bolivie et la Canada ! Eux ont tout quitte a 32 ans pour vivre 3 ans d aventures !(voir : http://wbt.raps.ca)
Nos periples sont totalement differents mais ils se rejoignent sur ces qql km du kazkhstan,et on va en profiter pleinement, dans la passion commune et la bonne humeur !On fait ainsi route commune depuis 3 jours, dans ces paysages extraordinaires de steppes arides et sauvages.
Le camping en steppes sera qql chose de plus agreable avec eux, et ca fait du bien de parler francais avec qql un. Bref je decouvre ce que c est de voyager a plusieurs. La principale difference c est pas sur le velo mais c'est apres le velo, quand il faut se renseigner sur telle ou telle chose, quand il faut repondre aux questions ou faire les courses. Eux peuvent se diviser les taches, moi je devais tout assumer et ca devenait tres lourd ! Donc depuis 3 jours je profite de la force du groupe et c est qd meme bien agreable !
Notre 2eme nuit commune sera l occasion d une nouvelle aventure couleur locale.Arrive tard a Turkistan on s arrete a la peripherie de la ville, et on saute sur le 1er hotel trouve. L accueil est un peu bizarre, les gens semblent surpris de nous voir la, mais bon on ne s inquiete pas car c est tjs comme cela. Puis on nous montre notre chambre commune, et la c est la mauvaise surprise. Un lit avec des matelas degoutants, et deux matelas par terre. Dans le coin des megots de cigarettes, et sur le bord de la fenetre des croutons de pain ! Bref c est le degre zero de l hygiene, mais pour 2.3 euros par personne on se dit que c est normal. Et meme pire, car on va vite s apercevoir, par d autres details qu on ne peut mentionner sans aller contre le politiquement correct a la francaise (voir la future page des quebecois pour les plus curieux !! ), que nous sommes en fait tombes par hasard et par flegme de chercher plus longtemps un lit, dans un hotel pas destine a l accueil de touristes classiques, si vous voyez ce que je veux dire.
La douche sera en ville et commune elle aussi. Avec Yannick on fera l experience d une douche froide avec des Kazaks, pourquoi pas a la limite, tant qu on peut manger et dormir apres !Mais la nuit sera chaude, avec plus de 30 degres tout le long, et on tentera a plusieurs reprises de rentrer dans notre chambre, qu on avait bloquee a l aide d une truelle, faute de clefs !
Bref drole d experience, et le lendemain on ira redormir sur les bancs dans un parc pour redormir un peu et pour eviter la chaleur.Chaleur qu on a du affronter hier avec un max a 48 degres sur le guidon !
Ca nous a litteralement epuises, comme fondus sur la route avec pour but de maintenir les 20 km/h face a cet air chaud, voir brulant. Avec ces temperatures, communes ici, il faut se plier au rythme de vie local.
La journee doit commencer tot (meme si c est dur de se lever apres tant d efforts), puis vient tres vite le moment de la pause du matin. soit dans un cafe soit chez des gens, on se jette sur de l eau fraiche ou on se force a boire le lait qu on n ous offre en attendant le moment du the ! Il faut apres repartir puis vient la pause du midi, histoire de tenter de manger qql chose. Mais par ces chaleurs ca se limite a qql tranches de melon ou de pasteque achetees sur le bord de la route pour 0.5 euros ou moins, ou offert le plus svt. Il m est personellement impossible d envisager de manger plus par ces chaleurs, aux risques de tout vomir ou de ne plus avancer.
Apres vient le moment de la sieste, enfin s il y a de l ombre ! le top c est de trouver un lit a l ombre au fond d une cour, la on se prend a rever de vacances (classiques), de mer, de coktails avec glacons, de glaces aux fruits de la passion, mais rien de tout ca ici, alors faut pas trop rever. Sur le coup des 15h ou 16h l faut voir si on se sent de faire qql km. A 18h30 il peut encore faire 40 degre et le soleil frappe encore tres fort jusqu a 20h30.
A partir de la le plus dur est passe, generalement dans les steppes les nuits sont fraiches, et il y fait bon vivre. Mais dans les villes il fait chaud, et la le repos est aussi une epreuve car on transpire beaucoup. Tout ca sans oublier qu on peut juste se laver avec une bouteille d eau et un torchon qd on est en steppes.
Ici a Symkent les 2 jours de pause feront du bien ! c est sur, puis les montagnes arriveront des apres demain avec certainement un petit coup de cheval.
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Dernières nouvelles de Florian par SMS depuis le Kazakhstan où internet se fait plus rare…Florian à Turkistan, Kazakhstan - 29 Juillet 2006
Déjà le sud du Kazakhstan après avoir pris un train incontrôlable sur lequel je reviendrai plus tard. Grand sud et sur la latitude de Karachi au Pakistan. Je suis depuis deux jours avec un couple de québécois faisant un tour de Paris à Montréal à vélo en trois ans. On découvre ensemble les merveilles de cette région où les peuples se sont mélangés pendant des siècles.
Malgré 47°C au guidon, l’aventure atteint ici son plus haut niveau.Prochainement de plus longues nouvelles depuis Symkent au pied des montagnes d’Asie centrale, apothéose de mon périple.(Jérôme, scribe…)
Atyrau, Kazakhstan, lundi 24 juillet.
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Ce matin je me reveille en Asie ! Pour la premiere fois de ma vie je suis donc sur cet autre continent, apres avoir franchi la frontiere, bien discrete, sur le pont principal d Atyrau, au dessus du fleuve Oural (descendant des montagnes du meme nom bien sur). De chaque cote du pont un petit monument signifiant le changement de continent, mais sinon rien de special.
Et rien de special non plus dans cette ville en general, si ce n est l impact nefaste de l argent massif sur la population.En effet Atyrau est la capitale du petrole dans le pays et plusieurs firmes etrangeres s'y sont implantees, dont le geant americain Chevrol qui est ici omnipresent ! resultat pas de touristes mais principalement des hommes d'affaires, et donc les prix qui vont avec.
Pas un chambre en dessous de 60 euros dans la ville, donc pas evident pour les voyageurs au long court. Et plus globalement il est un peu triste de voir comment, une fois de plus, l argent vient tout fausser !10 km avant la ville on slalome encore entre les chameaux qui traversent la route, on mange pour 1.5 euros, les gens vous arretent pour vous inviter. Mais en ville tout change et ici mon aventure humaine est mise de cote à cause de l argent. C est comme ca, mais c est quand meme bizarre.Pour arriver a Atyrau, de nouveau 350 km a faire a travers les steppes.
Une fois passe la frontiere, (ou les douaniers me parleront plus de Zidane que de mon passport !), je decouvre le Kazakstan, et la difference est flagrante par rapport a la Russie.La premiere nuit je la passerai avec des jeunes ouvriers dans le cafe qu ils construisent. Je m etais juste arrete pour acheter de l eau, je me retrouve attable avec eux autour d une assiette unique de vermicelles gluants et de quelques bouts de pain, puis je finirai par dormir avec eux dans la piece principale du cafe, improvisee en dortoir provisoire ! Quoi de mieux pour commencer un nouveau pays !
le lendemain, je m'attaquerai a une nouvelle etape de 140 km a travers la platitude des steppes, et j aurai la grande chance de suivre pendant plusieurs km un troupeau d une bonne centaine de chevaux en liberte courant a 35 km /h comme un armee de bisons dans Danse avec les loups !Pdt cette journee je devrai affronter mes premieres parties de routes en terre, (plutot des chemins) !
Ca change mais ca se fait, par contre, attention au sable ! Et, ca devait arriver, j ai connu ma premiere chute ! sans consequence heureusement. Je voulais juste changer de musique sur mon walkman en pensant pouvoir gerer le guidon d une main, mais non> Resultat le walkman a pris son envol et moi je suis alle voir de plus pres le bas cote pour gouter un peu de poussiere !Le soir il est 18 h quand je me résigne a dormir a cote d un cimetiere kazak, seul lieu d ombre au milieu de nulle part. J etais un peu gene mais bon je me suis fait discret et j ai plante ma tente un peu a l ecart, une fois le soleil tombe (et dans cette platitudes le terme est justifie).
Voila, en 3 jours j ai eu l impression d etre deja rentre en plein coeur de ma traversse kazak.Malgre cette satisfaction, j ai du prendre une decision tres delicate.Etant un peu en retard et devant rentrer un peu plus tot que prévu pour cause de rentree universitaire avancee ( et pour d autres choses aussi), je me resigne a sacrifier une partie de mon parcours.Ca ne pouvait pas etre la partie finale dans les montagnes que j attends tellement.Restait alors la longue partie kazak.
Et j ai donc decide , apres plusieurs jours de reflexion et apres avoir pris conseil aupres de monsieur Andreas Blum ( voir www.velotour.raize.ch ), de prendre un train sur 1000 km pour rejoindre Aral sk. De la il me restera encore 15 jours de velo jusqu a Biskek.Choix difficile d amputer mon periple, mais je pense que c est plus prudent car devant rentrer plus tot, je n avais plus de marge de securite pour rejoindre la frontiere chinoise en cas de pb me stoppant pendant qql jours.
Ainsi, je serai plus serein pour la fin de mon parcours, je n aurai pas a pedaler comme un fou derriere le tps qui passe et je pourrai surtout plus profiter de ces 15 derniers jours kazak dans le sud du pays, qui est une region plus riche en terme d histoire et de population, car marquee par l histoire des Routes de la Soie.J espere ne pas regretter ce choix, mais etant parti pour un periple a duree determinee, je m etais prepare a devoir envisager quelques coupes.
A bientot plus loin dans l aventure.
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Le Kirgizistan : http://delasavoiealachine.blogspot.com/2006/05/kirgizistan.html
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